Lundi 15 Juin

15 juin 2020 de 20h à 22h 30

Pour le dernier des enseignements de Pour que vive la parole et demeurent les liens, le Forum du Liban reçoit, de l’EPFCL- France, Patrick Barillot, du Forum  de Turquie, Zehra Eryoruk, ainsi que Jocelyne Lakis et Rowena Ghoch, membres du Forum Libanais, sur Zoom. Patrick Barillot présentera « Violences faites aux femmes ». Zehra Eryoruk, de sa part, parlera d’ « Urgences Subjectives ».  Et pour leurs troisièmes essais, Jocelyne Lakis termine sa réflexion sur « La pulsion, l’invocation, la foule » , et Rowena Ghoch conclura son travail sur « La politique du symptôme dans l’analyse » 

 
Violences faites aux femmes

Selon Lacan, « Aux confins où la parole se démet, commence le domaine de la violence » . Les violences que les femmes subissent, au fil des siècles, bien qu’avisées de raisons au cachet variant, du religieux au biopolitique, gardent pour noyau commun le réel de la différence des sexes. Du masochisme et de l’acte pervers de Freud, la lecture Lacanienne dégage la désubjectivation. Fait qui fait que le fantasme, de cette qualité, soit essentiellement pervers. Entre perversion et névrose, comment comprendre ce qui se dit dans « la femme est le symptôme de l’homme » ? En psychanalyse, quand les femmes parlent de violences subies, qui parle ? et à qui se pose cette adresse ?

 
Urgences subjectives

Lacan situe l’urgence du sujet dans le temps logique d’avant l’acte ; c’est la rencontre d’un réel qui pousse à la demande.  « Tant qu’une trace durera de ce que nous avons instauré, il y aura du psychanalyste à répondre à certaines urgences subjectives »[1]. Le transfert psychanalytique s’initie donc comme une réponse à un état d’urgence. Une urgence qui a affaire avec le singulier de chaque sujet ; « Rien de crée qui n’apparaisse dans l’urgence[2] » . Comment se manifeste la presse dans l’urgence subjective ? Que, dans son rapport à l’objet a, fait lien social ?

 
La pulsion, l’invocation, la foule

Lacan dans son séminaire III, évoque le concept de l’objet voix, en reprenant le circuit de la pulsion invocante décrit par Freud « Pulsions et destin des pulsions », en 1915, qui passe par trois temps. Lacan, dans le séminaire XI « Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse », décrit ainsi le parcours de la satisfaction pulsionnelle attachée à l’objet voix : « Être entendu », « Entendre », « Se faire entendre » . La pulsion fait ainsi référence chez le sujet a un orifice et fait retour sur un autre orifice, l’appel est pris par l’ouïe du sujet, c’est de son j’ouïs que le sujet reçoit, ce signifiant s’articule dans les deux orifices bouche-oreille. Comment comprendre alors la pulsion invocante, le j’ouie dans la foule ?

 
La politique du symptôme dans l’analyse

Dès son commencement jusqu’à sa fin, ce qui oriente l’analyse, voire la cure, la direction de sa logique et de son expérience qui touche au Réel, c’est une politique du symptôme. Cette politique découle de son opérateur, en d’autres termes le désir, le discours, soit, la fonction de « l’analyste » : « Le psychanalyste assurément dirige la cure », avertit Lacan dans le texte de 1958. Comment comprendre, alors, ce processus complexe, dans la cure ?

[1] Lacan, J. (1966). Du sujet enfin en question, Écrit. Paris : Seuil. p.236.

[2] Lacan, J. (1966). Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse, Écrits. Paris : Seuil. p. 241.