“
[…] Pour l’exécution du travail, nous adopterons le principe d’une élaboration soutenue dans un petit groupe. Chacun d’eux (nous avons un nom pour désigner ces groupes) se composera de trois personnes au moins, de cinq au plus, quatre est la juste mesure. PLUS UNE chargée de la sélection, de la discussion et de l’issue à réserver au travail de chacun.
Après un certain temps de fonctionnement, les éléments d’un groupe se verront proposer de permuter dans un autre. La charge de direction ne constituera pas une chefferie dont le service rendu se capitaliserait pour l’accès à un grade supérieur, et nul n’aura à se tenir pour rétrogradé de rentrer dans le rang d’un travail de base.
Acte de Fondation, 1964
Qu’est-ce qu’un cartel ?
C’est un dispositif de travail inventé par Lacan, en 1964. Il lui donne sa constitution, dans son acte de fondation de l’École Freudienne de Paris comme « le principe d’une élaboration soutenue dans un petit groupe. Chacun d’eux se composera de trois personnes au moins, de cinq au plus, quatre est la juste mesure. Plus une chargée de la sélection, de la discussion et de l’issue à réserver au travail de chacun ».
Par expérience, l’on trouve difficile de définir un cartel, parce qu’il ne peut se réduire à un mot ou à une idée. LE (en majuscule) cartel constitue le forum, puisque c’est, tout d’abord, un espace qui permet aux membres d’être, avec leurs petits autres, membres de cette collectivité analytique. C’est la ruche qui englobe les signifiants, le réel incitant à savoir ou non, et ce qui est de l’imaginaire des membres, qui, tous les trois, permettent de questionner la psychanalyse, l’autre, et soi-même.
D’après les mots de Patrick Valas, et les enseignements de notre présidente d’honneur, Léla Chikhani, il est nécessaire d’indiquer les 3 mots-clés d’un cartel:
– D’abord, le mot gond à qui Lacan fait référence en utilisant le mot « cartel ». Le gond sera cette quête, et ce désir de la découverte, de la nouveauté, qui permet l’éveil de la psychanalyse.
– Ensuite, l’effet tourbillon, qui est la responsabilité du plus un, pour assurer que les relations ne se déforment pas en se transformant en relations imaginaires entre les membres.
– Enfin, la permutation pour éviter les effets de « colle ». Lacan insiste sur la nécessité de celle-ci. L’expérience a prouvé que la vie d’un cartel actif est de 1 an au minimum, 2 ans au maximum, au terme de quoi des permutations se produisent entre les membres des cartels.
Nos Cartels 2022
L’Autre et le symbolique
Carole Lteif
Guy El Chemali
Omar Assaf
Plus Un : Joe Soulage
L’Autre et le sujet
Jocelyne Lakis
Mario Abboud
Pascale Kolakez
Watfa Saleh
Plus Un : Chantale Khadra
À quelle Autre s’adresse le sujet en parlant?
La question de l’Autre s’articule à celle de la vérité, peut elle garantir la réalité ou dire la vérité?
Dans son séminaire L’angoisse il ajoute « Entre le sujet Sbarré, ici Autrifié , si je puis dire, dans sa structure de fiction , et l’Autre, Abarré, non authentifiable, jamais complètement authentifiable, ce qui surgit, c’est ce reste, a , c’est la livre de chair ».
Comment articuler la question de l’Autre et du sujet? de l’identité et de la différence? L’Autre imaginaire ou l’Autre symbolique? Toutes ces questions et beaucoup d’autres se posent dans ce cartel en s’appuyant sur la pensée de Lacan qui articule la question de l’Autre et du sujet.
L’Autre de la garantie
Chantale Khadra
Elio Gharios
Raza Othman
Tamara Dergham
Plus Un : Rowena Ghoch
L’Autre de notre époque
Hind Obeid
Mariette Aklé
Raza Othman
Sahar Yacoub
Sara Younane
Plus Un : Myrna Chawbah
Je travaille donc le monde et à sa lumière, propose une ouverture sur la clinique du sujet.
De nos jours on parle d’une époque technoscientifique qui a bouleversé la conception que l’individu a de lui-même, de l’Autre, et du monde. Ces relations sont conditionnées principalement par le discours du capitalisme-consommation, les objets numériques et la toile.
Je me pencherai sur le lien social et sur le rôle subversif de la psychanalyse au sein de cette émergence du malaise dans la civilisation.
L’Autre est le lieu du signifiant
Ahmad Halloum
Elie Helou
Haifaa Bitar
Mario Abboud
Plus Un : Jocelyne Lakis
Sachant que le grand Autre chez lacan est une notion opposée au petit autre qui est le semblable, l’Autre est posé avec le langage et la loi, il s’inscrit dans l’ordre du symbolique. Le discours prends lieu dans l’Autre. Et cette « relation au symbolique » devient « la relation de l’homme au signifiant ».
Quant à la parole du sujet, donc, « l’Autre est le lieu de la parole(…) l’Autre est le lieu du signifiant(…) l’Autre est le lieu du manque a être ».
– Jacques Lacan, Écrits, Le Seuil, Paris, 1966
Où serait donc la parole? Quel lien et limite avec le grand Autre? Et enfin, on fait quoi avec cet ‘a’utre qu’on a vu dans le miroir?
Anciens Cartels
Le mythe individuel et identité
Chahed Badra
Chantale Khadra
Myrna Chawbah
Sara Younan
Plus Un : Jad Khoury
Pensées :
– « Notre manque et dynamique dans ce cartel est la raison de notre choix, cette peinture de René Magritte intitulé « la décalcomanie » représente notre cartel. En effet, nous pouvons voir le miroir, le fantasme, cette fenêtre sur le réel comme disait Lacan. Miroir, fantasme et réel, 3 concepts essentiels pour que le sujet constitue son propre mythe. »
– Il nous parait que les signifiants qui peuvent mieux représenter le mythe seront le singulier et le social. La clinique analytique articule le mythe avec l’inscription subjective de l’analysant dans le langage. Si le Mythe ne peut être saisi qu’à partir de la parole de l’analysant et son rapport intersubjectif à l’Autre, il serait aussi sa réponse face au vide fondamental, voire le réel existentiel qui le constitue. Il s’agit de ce trou face auquel l’analysant va faire à diverses reprises des preuves de souffrance.
D’ailleurs, ne nous parlons de mythe sans parole. Néanmoins, il nous semble qu’il y a dans un premier temps un scenario imaginaire qui précède celle-ci. Une sorte d’un matériel culturel construit, révélant ainsi d’un vécu interprété par le sujet à la lumière de son fantasme. En effet, le mythe est toujours abordé dans sa relation au fantasme, de l’activité fantasmatique chez l’analysant. Le fantasme en tant que tel est défini par Lacan comme étant cette fenêtre sur le réel $<>a, dans son articulation avec la subjectivité de l’époque va être ce qui fond le mythe. Pourtant, Pas tout le mythe est saisissable, il y a ce qui s’inscrit hors discours, voire hors culture. Le parlêtre tentera de saisir quelque chose de cette vérité insaisissable qui gît dans son rapport à l’Autre et au semblable. Une vérité qui loin d’être objective est avant tout mythique.
L’époque e($)t le sujet
Carole Lteif
Dina Abou Antoun
Léa Eid
Rowena Ghoch
Plus Un : Ahmad Halloum
Pensées :
– « Si ton regard ne me reconnait pas, je suis médusé, je descends aux enfers de la désidentification et je reste pétrifié derrière l’écran réflecteur, dans le réel pétrifiant. Est-ce ton regard qui attendrit les pierres et écrit les histoires de l’Histoire?
Pour s’écrire, pour prendre forme, L’Histoire s’incarne dans un corps qui la corsifie. Or de ce corps impacté par le langage, surgit le manque condition essentielle à l’existence de l’être parlant. C’est donc dans cette fuite, dans ce manque, dans cette recherche de l’objet perdu (a) que s’écrit l’Histoire. Par conséquent « l’histoire n’[est] rien de plus qu’une fuite, dont ne se racontent que des exodes. » – Jacques Lacan, Autres écrits, p. 568.
Le sujet n’a pas de subjectivité. Il se fonde plutôt que parce qu’il est représenté par un signifiant pour un autre signifiant. Alors, peut-on vraiment parler d’une subjectivité commune pour une époque ?
L’histoire est écrite et se continue à l’être. L’humain laisse ses traces dans toute époque et donne la prochaine une hystoire. »
– L’époque et le sujet… le collectif et le subjectif… Des sujets dans une époque… Une époque et des sujets…
Y a de l’histoire, y a de la psychanalyse et y a Un, le sujet.
Le signifiant subjectivant fait pas que hystoire mais histoire. On ne peut aborder le social, le collectif et donc l’époque sans dire que la subjectivation de chaque sujet, qui ne cesse à ne pas s’écrire, est ce qui fait une époque.
La question se pose donc : Est-ce l’époque e$t le sujet?
Lalangue et identité plurilingue
Dina Abou Antoun
Elie El Helou
Joe Soulage
Lea Eid
Rima Bou Aoun
Plus Un : Bella Aoun
Pensées :
– La lallation vient du lallare latin qui désigne le fait de chanter « la la la » pour endormir les enfants. Le terme désigne aussi le babillage de l’enfant qui ne parle pas encore mais qui produit des sons. La lallation c’est le son disjoint du sens mais pas disjoint de l’état de consentement de l’enfant.
L’implicite de « la la la » c’est le lien de lalangue et du corps symptomatique.
Lalangue évoque la langue émise d’avant le langage structuré syntaxique. Lacan dit: lalangue c’est à dire la langue maternelle. Autrement dit la première entendue, parallèlement aux premiers soins du corps. (Colette Soler)
Chaque lalangue est unique et provoque la jouissance inconsciente. Elle représente le côté du langage qui est lui-même une forme de jouissance. Contrairement au langage, qui est fait de signifiants avec liens, lalangue est comme un signifiant sans liens. Elle contient toutes les spécificités de l’individu avec l’Autre. C’est comme un mélange de l’Autre et de la façon dont le sujet a pris cet Autre.
Lalangue est l’expression de ce corps imprégné par les paroles et actes dont le sujet est témoin.
– Des extraits de trois textes par Antonio Quinet, Natacha Vellut, et Dominique Simonney :
- La jouissance donne existence au corps. Elle est le rapport du parlêtre avec son corps. L’organisme est le siège de lalangue. « Le synthome est la marque laissée par la pluie de lettres de lalangue dans le corps » (Antonio Quinet).
- Les sujets autistes ne veulent/peuvent pas incorporer lalangue maternelle. « Lalangue comme langue entendue de l’Autre est refusée car émanant de l’Autre. […] Engager sa jouissance dans l’énonciation, faire des mots des signifiants, une jouis-sens, est une promesse d’aliénation mortifère de l’Autre… » (Natacha Vellut)
- Lalangue échappe à « l’opération symbolique de la castration ». L’angoisse est une « certitude de la survenue imminente d’un réel ». Elle surgit « quand le sujet se perçoit comme objet ». La structure est « l’effet du langage sur la jouissance » (Dominique Simonney).
L’argent, un possible?
Elio Gharios
Jad Khoury
Lara Chlela
Wadih Kaissar
Plus Un : Elie El Helou
Pensée :
« Sans [la] médiation [de l’argent], le risque est grand d’une collusion entre l’analyste et son patient, qui annule la dimension objectale de la relation analytique : l’analyste pourrait alors devenir ce personnage omnipotent qui empêche toute individuation du patient, et contraindre celui-ci à payer de sa personne plutôt qu’avec de l’argent. Le paiement a en effet pour avantage de moduler la relation de dépendance entre le patient et l’analyste, car, si la relation analytique représente une situation de dépendance très grande du patient à l’égard de l’analyste, l’argent donné par le patient permet d’inverser cette relation de dépendance; sous cet aspect c’est l’analyste qui dépend du patient. »
(Gibeault, Alain. Symbolique de l’argent et psychanalyse. In : Communications, 50, 1989. L’argent, sous la direction de Martin Gorin. p. 50)
L’inconscient est le désir de l’Autre
Membres :
Léa Eid
Sareen Hagopian
Myrna Chawbah
Samah Hassan
Plus Un : Elie El Helou
Le trajet de la pulsion
Membres :
Haïfa Bittar
Hélène Issa
Mario Abboud
Sahar Yaccoub
Plus Un : Cynthia Jabbour
La répétition du ratage
Membres :
Carole Lteif
Elio Gharios
Léa Eid
Tamara Dergham
Plus Un : Bella Aoun
Le transfert comme savoir
Membres :
Pascale Kolakez
Mirna El Bacha
Jad Khoury
Samah Hassan
Plus Un : Chantale Khadra
L’objet a et le transfert
Membres :
Rosine Hajjar
Rowena Ghoch
Sahar Yaacoub
Ahmad Halloum
Plus Un : Sonia Chamoun
Le désir en graphe
Membres :
Julien Mrad
Tamara Dergham
Jocelyne Lakkis
Bella Aoun
Plus Un : Elio Gharios
La réincarnation : un réel… corpsifié ?
Ahmad Halloum
Chantale Khadra
Jad Khoury
Jocelyne Lakis
Plus Un : Tamara Dergham
Psychose et suppléance
Claude Boutros
Haïfaa Bitar
Chantale Khadra
Cynthia Jabbour
Pascale Kolakez
Plus Un : Hélène Issa
Le Réel de la Mort
Rowena Ghosh
Plus Un : Elie El-Helou
L’identification
Membres :
Bella Aoun (membre associé de l’EPFCL-Fr)
Elie El-Helou
Haïfaa Bitar
Hélène Issa (membre associé de l’EPFCL-Fr)
Julien Mrad
Mounir Chalhoub (membre associé de l’EPFCL-Fr)
Plus Un : Léla Chikhani (membre de l’EPFCL-Fr)
Les Fondements
Ce cartel travaille sur les textes fondateurs et les fondements.
Carla Mady
Pascale Kolakez
Julien Mrad
Mariette Aklé
Elie El-Helou
Elio Gharios
Plus Un : Mounir Chalhoub (membre associé de l’EPFCL-Fr)
Un Prénom en Héritage
C’est un travail sur le prénom transmis par les générations avec son chargement de fantasmes et de mort.
Mariette Aklé – Un prénom dans le miroir
Sahar Yacoub – L’énonciation, un prénom
Lara Ltaif – Le prénom du fantasme
Rajaa Makki – Le Nom de la métaphore
Plus Un : Aline Husseini – Le prénom du Mort
Le Corps de l’Autiste
Ce cartel travaille sur l’autisme à partir de s’arrêter au bord de Colette Soler.
Carla Mady – La voix de soi
Elie El-Helou – Le double sans ombre
Plus Un : Bella Aoun (membre associé de l’EPFCL-Fr) – Une problématique de bord
L’A-diction
Devant le miroir brisé, une jouissance Autre du corps hors langage.
Julien Mrad – Le Pas-Sans ou le manque du manque
Sareen Hagopian – Dans le miroir brisé
Rasha Dorlian – Au-delà du principe du plaisir
Claude Hachem – Pour récuser le Nom
Chantal Khadra, Auditrice
Elio Gharios, Auditeur
Plus Un : Hoda Dagher – L’A-diction, une thématique de l’Autre
La Tache Ment
Travail sur l’attachement, la séparation, et l’image.
Cynthia Jabbour – Le premier mensonge, l’aliénation au sens
Rose Habchi Daher – Le deuxième leurre est dans le miroir
Roula Ayoub – Le mensonge du langage, en est le troisième
Soledad Abi Aad, Auditrice
Watfa Saleh, Auditrice
Plus Un : Sonia Chamoun – Zino (membre associé de l’EPFCL-Fr) – Le mensonge en analyse
The Saying of the Body
Cartel en anglais sur le corps parlant.
Tania Taoum – The Symbolic Body
Sahar Yacoub – Hors sens and the Hors Body
Maeva Saoud
Samantha Halabi
Plus Un : Hélène Issa (membre associé de l’EPFCL-Fr) – The Saying and the Body
Langage d’Artiste
Ce cartel travaille sur l’art et la psychanalyse.
Elena Salameh – L’art, un imaginaire
Marie Anne Apanian – La schize de l’œil et du regard
Myrna Chawbah – L’œuvre d’art, un symptôme
Pascale Kolakez – Le pouvoir de changer
Plus Un : Mounir Chalhoub (membre associé de l’EPFCL-Fr) – La dignité de la Chose