Lundi 23 mars

Dans cette réunion du séminaire d’enseignement Pour que vive la parole et demeurent les liens, en accordance avec le thème de travail pour l’année 2020, le Forum du Champ Lacanien du Liban a le plaisir de recevoir, ce lundi, le 23 mars, Zehra Eryorouk, membre du Forum de Turquie, qui présentera « L’inconscient c’est politique ».  Hélène Issa de son côté, conclura « La fonction de l’objet a en politique », et Myrna Chawbah clôturera avec « Comprendre la foule par la psychanalyse ». Ceci en temps réel sur Zoom, un outil du virtuel, de 20h jusqu’à 22h 30.

 L‘inconscient c’est politique

Freud définit l’inconscient comme une topologie, un lieu, une autre scène que la scène de la conscience. C’est un indéchiffrable gouverné par le processus primaire et connecté avec le plaisir, sa finalité. Lacan de son coté parle d’inconscient structuré comme un langage voire régit par les règles de la non commutativité.

Il est cette partie du discours concret, en tant que transindividuel, qui fait défaut à la disposition du sujet pour rétablir la continuité de son discours inconscient. C’est un vouloir-être, un vouloir-jouir structuré par lalangue et autiste à la parole. Il est à la fois désir et discours de l’Autre, un savoir qui dépasse le sujet.

Par conséquent, comment comprendre alors la fameuse expression de Lacan : « l’inconscient c’est la politique ». Ne serait-il pas la boussole qui oriente nos décisions et nos fins dans l’ensemble des éléments qui constituent le réel, en d’autres termes sa politique ? Zehra Eryorouk tentera de nous expliquer dans son intervention que l’inconscient est la politique.

 

La fonction de l’objet a en politique

Fonder le lien social sur le principe de l’identification comme l’avait aperçue Freud, ne permet en aucun cas de garantir son harmonie. Lacan va aller au-delà de l’identification au père de la horde pour nous introduire à un nouveau régime du lien social pensé à partir du fantasme et de la jouissance.

D’ailleurs, un corps pour Lacan c’est aussi bien le corps du sujet que le corps politique. Comme le corps individuel, le corps politique est un lieu traversé par des affects et des passions politiques qui émergent d’un côté par le cri du sujet, de l’autre, par le surgissement de l’objet a, deux moments piliers du fantasme.

Comment comprendre alors la fonction de l’objet a en politique ? C’est-ce que va nous développer Hélène Issa dans son intervention.

 

Comprendre la foule par la psychanalyse

Pour élaborer la structure de la foule, Freud part sur ce que Gustave Le Bon appelle « une foule psychologique » dotée d’une sorte d’âme collective. Il nous dit : « Une telle foule primaire est une somme d’individus, qui ont mis un seul et même objet à la place de leur idéal du moi et se sont, en conséquence, dans leur moi, identifiés les uns aux autres ».

Lacan, à la fin du Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, reprend ce schéma en superposant l’objet a à I(A) et il ajoute la notion du trait-unaire, ce trait signifiant qui marque l’objet perdu et qui permet l’identification du sujet comme Un parmi d’autres Uns, tous imprégnés de ce manque que leur accable le signifiant, et tous différents de par la loi signifiante elle-même. Or aucun objet ne pourra venir combler le manque initial. L’écart entre l’objet a spécifique à chaque individu et l’objet factice extérieur qui vient le remplacer, diffère d’un sujet à un autre. Entre altérité et manque, individualité et collectivité, jouissance et discours du maître, comment comprendre la foule ? C’est-ce que tentera de nous expliquer Myrna Chawbah.