Lundi 10 février

Dans cette réunion du séminaire d’enseignement Pour que vive la parole et demeurent les liens, Natacha Vellut discutera du Hikikomori, une conduite de retrait à domicile, Bella Aoun parlera du Nouveau malaise dans la civilisation chez l’enfant et l’adolescent, et Sonia Chamoun du Transfert, et ceci en temps réel sur Zoom, un outil du virtuel, de 20h jusqu’à 22h30.

 

Hikikomori, une conduite de retrait à domicile

La vie ne peut être appréhendée sans la confrontation avec la réalité de la mort voire de la perte. Freud dit à ce sujet : « jamais nous ne sommes davantage dans le malheur et le désaide que lorsque nous avons perdu l’objet aimé ou son amour ». Ainsi dans le deuil, la réalité impose l’exigence de retirer la libido des liens qui la capte à cet objet.

Lacan dans son expression énigmatique sur « le temps du deuil de l’objet a », nous renvoie à ce qui est insaisissable au symbolique. D’ailleurs, le représentant de la représentation c’est le signifiant binaire où se greffe le refoulement et où s’installe « l’aliénation » fondamentale. C’est « affaire de vie ou de mort entre le signifiant unaire, et le sujet en tant que signifiant binaire, cause de sa disparition » qui rend la perte nécessaire voire primordiale à la division du sujet.

Comment comprendre alors ce retrait ? Est-il la résultante de la présence ou de l’absence de l’objet ?

La question est ouverte.

 

Le nouveau malaise dans la civilisation chez l’enfant et l’adolescent

Bella Aoun nous propose Le nouveau malaise dans la civilisation chez l’enfant et l’adolescent ! Ce très beau titre reprend le célèbre Malaise dans la civilisation (Das Unbehagen in Der Kultur, Vienne, 1929), de Sigmund Freud, de 1930.

Écrit en 1929, au moment du Crash américain et à la suite de la première guerre mondiale, le texte de Freud dénonce le préjugé d’une marche vers le progrès, illusion que nourrissent les avancées technologiques. Cette maîtrise croissante de l’environnement ne garantit nullement la civilisation qui révèle un malaise irréductible. La civilisation a toujours été animée par un combat entre la pulsion de vie et celle de mort, et nul ne peut en présumer l’issue. Lacan insistera sur cette mort du désir vrai auquel peut amener la science et la technologie. C’est là que réside le vrai danger.

 

Le transfert

Sonia Chamoun a choisi de nous parler du transfert. Un questionnement des plus délicats mais des plus fondamentaux que se pose la psychanalyse, qui se trouve au cœur de l’éthique comme au cœur du désir.

« Au commencement de la psychanalyse est le transfert », dit, en effet, Lacan dans sa proposition d’octobre 1957 sur le psychanalyste.

Le transfert est le moteur essentiel de la cure. Freud en avait fait la reviviscence d’un sentiment ou d’un désir de l’analysant envers l’analyste, positif soit-il ou négatif.

Le transfert n’est pas ce sentiment erroné, trompeur attribué à l’analysant. Le transfert est un nœud entre deux protagonistes, sur la scène de la cure. Et l’on ne peut être amené à parler du transfert sans en venir à l’objet du désir. Voilà pourquoi dans son séminaire VIII, Le transfert, Lacan commence par parler du Banquet de Platon, mettant en évidence l’agalma, qui deviendra pour lui, l’objet a, cet objet cause du désir.

Le transfert est certes celui de l’analysant, mais qu’en est-il de celui de l’analyste ?