Lundi 24 février

Dans cette réunion du séminaire d’enseignement Pour que vive la parole et demeurent les liens, en accordance avec le thème de travail pour l’année 2020, le Forum du Champ Lacanien du Liban a le plaisir de recevoir, ce lundi, le 24 Février, Stylianos Moriatis, membre du Forum d’Athènes, qui présentera, Le transfert et ses mét-a-mour-phoses. Hélène Issa, de son côté, continuera à développer La fonction de l’objet a en politique, et Myrna Chawbah entamera la seconde partie de son travail, Comprendre la foule par la psychanalyse. Ceci en temps réel sur Zoom, un outil du virtuel, de 20h jusqu’à 22h 30.

 

Le Transfert et ses mét-a-mour-phoses

Lacan définit le transfert comme l’un des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. En analyse, le transfert s’entame au moment même que l’analyste est supposé savoir la vérité que l’analysant prétend méconnaitre. De ce fait, Lacan dit : « Celui à qui je suppose le savoir je l’aime » (Lacan, Encore). Face à l’amour de transfert, l’analyste doit opérer à travers son manque, pour aboutir à la fonction d’objet cause du désir. Que nous réserve Stylianos de cette métamorphose prometteuse d’un nouveau rapport au savoir ?

 

La fonction de l’objet a en politique

Fonder le lien social sur le principe de l’identification comme l’avait aperçue Freud, ne permet en aucun cas de garantir son harmonie. Lacan va aller au-delà de l’identification au père de la horde pour nous introduire à un nouveau régime du lien social pensé à partir du fantasme et de la jouissance.

D’ailleurs, un corps pour Lacan c’est aussi bien le corps du sujet que le corps politique. Comme le corps individuel, le corps politique est un lieu traversé par des affects et des passions politiques qui émergent d’un côté par le cri du sujet, de l’autre, par le surgissement de l’objet a, deux moments piliers du fantasme.

Comment comprendre alors la fonction de l’objet a en politique ? C’est-ce que va nous développer Hélène Issa dans son intervention.

 

Comprendre la foule par la psychanalyse

Pour élaborer la structure de la foule, Freud part sur ce que Gustave Le Bon appelle « une foule psychologique » dotée d’une sorte d’âme collective. Il nous dit : « Une telle foule primaire est une somme d’individus, qui ont mis un seul et même objet à la place de leur idéal du moi et se sont, en conséquence, dans leur moi, identifiés les uns aux autres ».

Lacan, à la fin du Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, reprend ce schéma en superposant l’objet a à I(A) et il ajoute la notion du trait-unaire, ce trait signifiant qui marque l’objet perdu et qui permet l’identification du sujet comme Un parmi d’autres Uns, tous imprégnés de ce manque que leur accable le signifiant, et tous différents de par la loi signifiante elle-même. Or aucun objet ne pourra venir combler le manque initial. L’écart entre l’objet a spécifique à chaque individu et l’objet factice extérieur qui vient le remplacer, diffère d’un sujet à un autre. Entre altérité et manque, individualité et collectivité, jouissance et discours du maître, comment comprendre la foule ? C’est-ce que tentera de nous expliquer Myrna Chawbah.